DOUZE ARGUMENTS CONTRE L’EUTHANASIE

L’essayiste Roland Hureaux nous fait suivre ces 12 arguments contre l’euthanasie. À diffuser massivement pour que chacun soit conscient des enjeux ! DOUZE ARGUMENTS CONTRE L’EUTHANASIE : 1. Les dérives que certains redoutent ne sont pas des risques mais des réalités observées dans les pays ayant déjà adopté le régime de l ’euthanasie légale. Parmi ces risques : a) L’incertitude sur le consentement ou le non consentement des patients. On peut dire que le « public » privilégié de ce genre de pratique serait précisément celui qui, en général, est le moins à même de donner un consentement lucide. b) L’extension du champ de l’euthanasie : – des souffrances physiques insupportables aux souffrances morales ; – des adultes vers les adolescents, voire les enfants. Cas imaginable : un adolescent ou une adolescente connait un chagrin d’amour, veut se suicider, va voir le psychologue qui lui fait une attestation donnant « droit » à une « aide à mourir ». c) Les pressions d’héritiers impatients sur le malade ou sur ses proches pour qu’il acceptent l’euthanasie comme un « sacrifice raisonnable » . d) Les regrets des parents ayant donné leur consentement à une aide à mourir qui, une fois l’acte commis, se diront tout au long de leur vie « j’ai tué mon père », « j’ai tué ma mère ». e) Risque particulièrement sordide, celui d’un désaccord entre les parents. 2. L’idée qu’il faut pouvoir mettre fin à des souffrances insupportables perd de sa pertinence avec le développement des soins palliatifs dont le réseau est encore à compléter. 3. Se faire « achever » par une piqûre létale ou autrement, comme en chien ou un chat est le contraire de « mourir dans la dignité ». Ce travail doit être réservé aux vétérinaires. On peut dire que la vie est une longue lutte contre la mort. La vraie dignité est de mener cette lutte jusqu’au bout, y compris quand il n’y a plus d’espoir. 4. Si la pratique euthanasique se répand, loin de « mourir dans la dignité » , les personnes âgées vieilliront dans l’angoisse d’être « euthanasiées », compte tenu des incertitudes qui règnent sur la notion de consentement et des abus qu’on ne connait que trop. 5. Beaucoup vivront dans la crainte d’aller à l’hôpital : une loi sur l’euthanasie transformerait tout soignant en tueur potentiel. 6. Les services de soins palliatifs sont portés par des soignants d’un admirable dévouement. Leur travail diminue de beaucoup le désir des patients de mettre fin à leurs jours. Ils sont presque unanimes à dire que leur travail n’aura plus de sens si on développe à côté le suicide assisté. 7. Il est inimaginable au moment où se produit une crise de l’hôpital sans précédent que l’on mette en œuvre une telle réforme contre l’avis de l’immense majorité des soignants. 8. Que l’euthanasie se soit pratiquée de manière irrégulière notamment lors de l’épidémie de covid ne saurait être un argument. Beaucoup ne respectent pas les feux de signalisation : il n’est pas pour autant question de les supprimer. Une légalisation de cette pratique entrainerait son développement sans limites. 9. La promotion de l’euthanasie s’inscrit dans un plan mondial de réduction des dépenses de maladie et de retraite. Le numérus clausus des médecins, les restrictions des moyens des hôpitaux s’inscrivent dans le même courant. 50 % des dépenses de maladie se produisent dans la dernière année de vie – « supprimons là ! », cette dernière année de vie, Jacques Attali est très clair sur ce sujet. Étonnants militants « progressistes » qui manifestent un jour contre la réforme des retraites et le lendemain élisent des partisans de l’euthanasie ! Moins de dépenses de maladie et moins de retraites, cela signifie au plan mondial moins de cotisations et plus de profits. Une évolution ressentie comme une nécessité par ceux qui craignent le vieillissement de la population. Les partisans de l’euthanasie soutiennent rarement les politiques familiales…

10. Plutôt que de morale, il faut parler d’anthropologie. La morale, c’est l’ensemble des règles que se donne une tribu ou une nation pour « persévérer dans son être », continuer d’exister (Spinoza). Toutes ont, depuis longtemps, établi un tabou sur le suicide, assisté ou pas. Ce tabou s’est renforcé dans les sociétés héritières de la Bible : « Choisis la vie » (Deutéronome 30, 19). On peut le remettre en cause , au motif que certaines sociétés semblent l’avoir pratiqué dans le passé mais alors pourquoi ne pas remettre en cause aussi le
tabou du cannibalisme ? En ce sens la légalisation de l’euthanasie serait une « rupture anthropologique » de première grandeur.

11. En officialisant une nouvelle forme de meurtre, l’euthanasie nous ferait entrer un peu plus dans la culture de la violence dont on voit tous les jours les effets destructeurs. Il y a un lien entre toutes les formes de mort.

12. L’euthanasie s’inscrit dans un tropisme suicidaire qui marque de plus en plus les sociétés occidentales : chute de la démographie, fascination pour la guerre et le spectre d’un affrontement nucléaire, décroissance, malthusianisme, antihumanisme. La « déprime » actuelle de l’Europe s’inscrit dans ce
contexte.

Aucune des grandes puissances, États-Unis (sauf 7 États/50), Russie, Chine, Inde, n’a autorisé l’euthanasie. Seuls de petits pays, dans une Europe en pleine décadence, ont franchi le pas. Pour une certaine écologie extrémiste, l’homme est une nuisance à réduire au maximum pour « sauver la planète ».

Freud distingue l’instinct de vie et l’instinct de mort comme les deux formes fondamentales de la libido. La volonté d’inscrire l’euthanasie dans la loi participe très clairement de l’instinct de mort qui plane au-dessus de nos sociétés.

Récapitulatif des mesures sur « La légalisation de l’euthanasie » en 10 points : 1 – 48H : Le délai qu’il faudra pour confirmer sa demande de mort. Et ce délai pourra être réduit. 2 – 1500€ d’amende et 1 an d’emprisonnement : Les peines que risqueront des soignants ou proches qui tenteraient de dissuader. 3 – La mort provoquée devient un soin intégré dans le code de la santé de la public. 4 – La loi ne leur reconnaît aucune clause de conscience pour ceux qui délivrent la substance. 5 – Une simple demande orale suffira, ni demande écrite, ni signature, ni témoin. 6 – L’avis du second médecin pourra être donné à distance et ne sera pas contraignant. 7 – L’injection létale pourra avoir lieu à domicile, à l’hôpital, en EHPAD… et partout ailleurs, sans restriction. 8 – Une décision solitaire. Le médecin pourra décider de donner la mort sans procédure collégiale ni contre-pouvoir. 9 – Un contrôle après la mort. La commission de contrôle ne pourra examiner le dossier qu’après la mort. 10 – Aucun recours possible pour les proches. Source : https://appeldespsy.org/

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