

L’absentéisme a bondi de 41% en 5 ans chez les salariés du privé, principalement à cause de la hausse des arrêts maladie de longue durée (souvent pour des troubles psychologiques). Mais également à cause des conditions de travail, des salaires en diminution (par rapport à l’inflation), du management toxique, du recul de l’âge de départ à la retraite, et l’affaiblissement du code du travail… En 5 ans, l’absentéisme des salariés du privé a bondi de 41% par rapport à l’avant Covid (2019), selon l’enquête* Datascope 2025 réalisé par AXA France. Après une légère diminution en 2023, il est reparti à la hausse en 2024 (+7%). Derrière le terme d’absentéisme, on retrouve principalement les arrêts maladie des salariés. Son augmentation est donc inquiétante puisqu’il témoigne de l’état de santé des salariés, mais peut aussi être le signal d’un climat social dégradé dans les entreprises. Ce taux d’absentéisme a atteint 4,5% en 2024 et fait jeu égal avec celui de 2022, une année record marquée par les vagues épidémiques Covid du variant Omicron, mais aussi par une hausse des troubles psychologiques. Et la situation « ne montre pas de signe de stabilisation à court terme », selon l’enquête. « L’absentéisme continue d’augmenter, ce qui était ‘anormal’ hier est devenu la réalité d’aujourd’hui », alerte Diane Milleron-Deperrois, directrice générale AXA santé & collectives. « Il est urgent de développer la prévention en première ligne pour lutter contre le fléau de l’absentéisme », plaide-t-elle. Selon l’étude d’AXA, ce sont surtout les arrêts maladie de longue durée (minimum 2 mois) qui augmentent: +7,5% par rapport à l’an dernier. La durée moyenne d’un arrêt longue durée est par ailleurs passée de 168 jours en 2019 à 175 jours en 2024. Les troubles psychologiques sont la première cause de ces arrêts de longue durée. Et ils affectent des salariés de plus en plus jeunes: en 2024, ils surviennent en moyenne à près de 41 ans, soit un rajeunissement de deux ans et demi en 5 ans, toujours selon AXA. Désormais, un arrêt de longue durée sur deux pour troubles psychologiques concerne une personne de moins de 40 ans (cette proportion était de 46% il y a un an et de 40% en 2021). En général, les absences sont plus nombreuses chez les ouvriers ou employés à cause de la pénibilité du travail. Mais les cadres ne sont pas en reste car s’ils enregistrent un taux d’absentéisme bien plus faible que la moyenne, celui-ci est en augmentation. Il est ainsi passé ainsi de 1,6% en 2019 à 2,4% en 2024. Les femmes sont aussi de plus en plus sujettes aux arrêts de travail. Leur taux d’absentéisme grimpe à 5,5% en 2024 contre 5,2% en 2022 (qui était pourtant une année record). C’est une hausse de 45% en 5 ans. Enfin, les séniors sont logiquement particulièrement concernés par l’absentéisme car il sont en moins bonne santé. Mais là aussi la situation se dégrade: le taux est de 6,4% en 2024, contre 6% en 2023 et 4,6% en 2019. Cela représente une augmentation de 39% en 5 ans. https://www.bfmtv.com/economie/emploi/41-en-cinq-ans-pourquoi-l-absenteisme-des-salaries-a-explose-dans-le-prive_AV-202503060617.html?at_brand=BFMTV&at_compte=BFMTV&at_plateforme=twitter&at_campaign=Fan_pages&at_medium=Community_Management
