Interdiction de manifester, la nouvelle norme à Lyon ?
– Jean Moulin nous regarde. –
Fabienne Buccio s’est fait sa réputation à Calais par un harcèlement policier envers les personnes exilé·es puis à Bordeaux par des expulsions massives. Désormais à Lyon, elle s’attaque au droit de manifester.
Samedi 6 mai, journée de mobilisation régionale à Lyon, la préfecture a interdit la manifestation qui était déclarée sous prétexte que des actes de sabotage avaient été commis le 1er mai et que des médias tels que le nôtre avaient relayé l’appel. Oui, un simple partage sur les réseaux sociaux peut valoir une interdiction de manifester.
Après la dépose d’un référé-liberté, l’interdiction a été levée par le tribunal administratif de Lyon qui a jugé cette interdiction liberticide et la manifestation a eu lieu au plus grand désarroi de la préfète qui a, en signe de vengeance, réprimé le cortège qui déambulait pacifiquement.
Lundi 8 mai, deux jours après le 6 mai, Macron et ses ministres ont osé venir se pavaner dans la capitale des Gaules pour se réapproprier la mémoire de la Résistance dans une ville bunkerisée.
1500 policiers étaient mobilisés pour assurer la garde du monarque et un large périmètre d’interdiction de manifester a été mis en place. Là aussi au motif que des actes de sabotage ont été réalisés en marge des déplacements présidentiels et que notre média avait relayé un appel à « Faire la fête à Macron » avec un visuel l’illustrant soi-disant en feu alors qu’il s’agissait d’un nuage de lacrymogène. Encore un mensonge de la Préfecture.
Un référé-liberté a été déposé par les syndicats mais rejeté par le tribunal administratif sans même être examiné. La séparation des pouvoirs est inexistante lorsqu’il s’agit de Macron.
Malgré tout, l’esprit de résistance s’est emparé de Lyon et un immense cortège a déambulé sous les lacrymogènes.
Après 3 jours rythmés par des mesures liberticides, les interdictions de manifester seraient-elles devenues la nouvelle norme pour les autorités à Lyon ?