Depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, les policiers multiplient les arrestations de manifestants accusés d’outrage au chef de l’État. Pourtant, le délit d’offense au président de la République a pourtant été déclaré contraire à la Convention européenne des droits de l’homme en 2013.
Voir aussi Défunte liberte d’expression
Médiapart révèle que certains parquets pratiquent un fichage sauvage des manifestants gardés à vue, sans aucune base légale. Au moins deux procureurs en poste dans de grandes villes ont constitué des fichiers. (Mediapart)
Macron, si tu me lis, sache que je te tiens comme responsable direct des 23h de GAV totalement arbitraires que j’ai vécu après le 1er mai.
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Alors qu’un rapport de la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté alerte sur les « fouilles en sous-vêtements systématiques » dans les commissariats parisiens, Mediapart publie 7 témoignages de manifestants qui ont subi des fouilles partiellement ou entièrement nus en garde à vue, lors de la mobilisation contre la réforme des retraites.
Elias est doctorant en informatique à la Sorbonne. Le 16 mars, il manifeste place de la Concorde à Paris après le vote de la réforme de retraites et l’utilisation de l’article 49-3 par le gouvernement. Il est interpellé à la sortie d’une nasse policière place Vendôme. Son sac et ses effets personnels sont fouillés à plusieurs reprises, il subit également une palpation de sécurité « bien virile » pendant la nasse.
« Cet après-midi-là, je manifestais tranquillement et à deux heures du matin, je me suis retrouvé en caleçon devant deux flics qui me dévisageaient. C’était très désagréable. C’était tellement humiliant. »

La Contrôleuse des lieux de privation de liberté constate « un recours massif » aux gardes à vue pendant les manifestations contre la réforme des retraites, « à titre préventif » et « à des fins de maintien de l’ordre public ».
Gérald Darmanin estime qu’elle « excède ses compétences ». Il conteste le principe même d’autorités indépendantes face aux abus du pouvoir.
Dominique Simonnot :
« Le ministre estime que je sors de mes compétences car j’ai pointé une volonté d’un recours massif à la prévention de liberté à des fins de maintien de l’ordre public. Mais c’est la réalité (…)Ma parole est libre. Je ne la freinerai pas. »
La Contrôleuse des lieux de privation de liberté et la Défenseure des droits ne sont pas des opposantes : elles ont été nommées en 2020 par Macron.
